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  • : Le Japon fantastique en traductions
  • : Le Japon fantastique n'est que peu traduit, il est temps de lancer dans la course les traducteurs littéraires qui veulent relever le défi du fantastique, de la SF et de la fantasy du Soleil Levant (et il y en a !)
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Le Japon fantastique en traductions

Vous recherchez un traducteur littéraire, spécialiste de la littérature japonaise et des littératures de l'imaginaire, pour traduire, en vue d'édition ou à titre privé, une œuvre, une nouvelle, un article ? Je peux vous fournir un travail de qualité, soigné et rapide. Mes conditions sont à discuter : l'art et la diffusion de la littérature japonaise sont mes priorités. Vous pouvez utiliser le formulaire de contact pour me joindre.


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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 14:36

imagesVoilà pour la Pérégrination vers l'Ouest, c'est fini. Le moment pour moi de passer à autre chose, après ces plus de 2000 pages d'intense plongée dans l'univers de la fantasy médiévale tao-bouddhique. Il me reste donc deux personnages principaux à vous présenter (après Son Gokû et le cochon) : Tripitaka, le moine à la recherche des soutras et le dernier de ses compagnons-monstres, Sablet Conscient-de-la-pureté.

 

Sablet Conscient-de-la-pureté (沙悟浄 Sha Wujing, Sa Gojô)

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Bien que présent tout au long du roman, ce troisième monstre n'a pas vraiment de pouvoirs magiques. Il était autrefois un mortel qui, par une longue pratique, a atteint l'immortalité et été invité aux cieux. Pendant la fête des pêches d'immortalité (ces fameux fruits taoïstes qui rendent immortels), il a cassé un vase, ce qui lui a vali d'être replongé sur terre où, dans un fleuve, il se nourrit de chair humaine jusqu'à ce que le moine chinois vienne le chercher. Et ensuite, il tire le cheval de Tripitaka et tout va bien pour lui (même s'il contribue grandement à poutrer la gueule à quelques monstres.

Ce qui est surtout intéressant, c'est que les versions japonaises en font un kappa, vous savez, ces petits lutins aquatiques avec un bol sur le crâne qui passent leur temps à faire des facéties aux pauvres humains qui les croisent. On n'est pas très loin de l'original, mais on voit à quel point les japonais, sur le plan littéraire, arrivent toujours à s'approprier tout et n'importe quoi.

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Et pour ceux qui se posent la question, il s'agit de ce personnage, dans Dragonball (son nom est ici Yamcha).

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Ressemblant, hein ?

 

Tripitaka (玄奘三蔵法師 Xuanzang sanzang fashi, Genjô sanzô hôshi)

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Le dernier et non le moindre, le héros de l'histoire - et accessoirement héros de l'Histoire, j'ai nommé le très Vénérable Tripitaka. Si son rôle dans le roman se limite à pleurer sur le sort des innocents et se faire enlever par toutes sortes de monstres, il est surtout l'avatar d'un personnage historique du même nom qui, lui, a bel et bien existé.

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Xuanzang (602-664) est connu à la fois comme le traducteur d'un grand nombre de soutras du sanskrit vers le chinois (c'est un confrère), comme un explorateur important (il a voyagé pendant 14 ans en Inde et ramené de nombreux témoignages) et il est le fondateur de l'école bouddhiste Faxiang / Hossô (法相宗), qui part du principe que "tout est esprit" et qui existe encore de nos jours, au Japon en particulier.

Il est, dans le monde chinois historique une figure tellement incroyable qu'il n'est pas étonnant qu'il devienne le héros de cette saga complètement hallucinante qu'est la Pérégrination : après tout, quelle différence entre parcourir les Indes 14 années durant et affronter des monstres pour aller chercher les soutras des mains du Bouddha lui-même dans la Terre pure de l'Ouest ? Si peu de choses...

Il est à noter que le personnage est censé être si beau qu'au Japon, il est joué par une femme.

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Difficile de lui trouver un équivalent dans Dragonball... A moins que...

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 11:29

imagesVoilà que ma lecture de la Périgrination vers l'Ouest approche de son terme ("plus que" trois cents pages). Je vous en ai déjà parlé et je vous ai aussi présenté le personnage principal, Son Gokû (en japonais dans le texte, même si, on se souvient, il s'appelle en français Singet Conscient-de-la-vacuité le Novice), il est temps que je vous parle des trois faire-valoir qui l'accompagnent, même si, officiellement, l'un d'eux est censé être le personnage principal (ce qui est très drôle, parce qu'il n'est pas du tout "le héros" !)

Je vais commencer par un personnage qui ne perdra pas complètement les amateurs de Dragonball... Allons-y donc.

 

Porcet Huit-Défenses (Zhu Bajie, Cho Hakkai 猪八戒)

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Autant vous le dire tout de suite, ce personnage est un porc. Dans tous les sens du terme (c'est d'ailleurs son nom de famille). Second disciple du grand moine Tripitaka, il est récupéré chez d'honnêtes gens dont il mangeait toutes les récoltes en profitant à son aise de la fille (dans tous les sens du terme aussi). Converti (d'abord par la bodhisattva Guanyin puis un peu de force par Singet) à la Bonne Loi du bouddhisme, il prend le nom de Huit-Défenses ("l'Octologue" des moines bouddhistes), ce qui est ironique puisqu'il n'est pas du genre à vivre dans le jeûne et la tempérance.

Il faut dire qu'il n'est pas tombé sur terre par hasard (selon les lois des renaissances avec lesquelles le roman joue un peu comme bon lui semble) : ce cochon était "l'Amiral des Roseaux Célestes", c'est-à-dire rien de moins que le chef de la flotte du Fleuve céleste, autrement dit, la Voie lactée ! Mais déjà à cette époque, c'était un vilain garçon : ne voilà-t-il pas que, lors d'une soirée bien arrosée dans les cieux, il a tenté de faire des avances un peu... entreprenante à la belle Chang'e (en japonais Jôga 嫦娥), qui n'est rien de moins... que la Vénus chinoise, qui habite dans la lune (et qui plus est, est déjà mariée)... Et voilà le destin de notre Amiral scellé, pouf ! Jeté sur terre condamné à vivre comme un cochon !

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Il se bat avec un fabuleux râteau à neuf pointes (c'est assez dur à imaginer, je sais) qui pèse bien ses 5000 livres. Bien que capable de se transformer ou de voler sur un nuage, il est en tous points inférieurs à Singet et, en plus, il est fainéant, ne pense qu'à manger, est idiot (on le surnomme "l'Idiot") et, comble de malchance pour notre simiesque héros, c'est le disciple préféré (profondément jaloux de Singet, qui plus est). C'est un peu toujours à cause de lui que notre équipe de bonzes se retrouve dans les ennuis : là où Singet voit les monstres, l'Idiot ne se soucie de rien et emmène le Vénérable droit dans les gueules des tigres et des dragons...

Et surtout, il mange... mais il mange ! Quelques centaines de kilos de riz le satisfont plus ou moins pour quelques heures et il se laisse avoir dans tous les pièges : les femmes, la bouffe, les illusions... C'est donc le "faire-valoir" par excellence : pas complètement inutile, il est toutefois plus apte à catalyser l'intrigue et provoquer les déboires et attirer les démons que pour les vaincre... Même s'il a ses bons moments.

Bref, un vrai cochon...

Certains auront donc reconnu qu'un certain Porcet communiste, portant le nom d'une célèbre variété de thé et grand amateur de petites culottes n'est pas étranger à ce personnage :

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Voilà, à la prochaine pour la suite et les deux derniers personnages !

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 21:43

51IRmA7y3nL._SL500_AA300_.jpgVoilà un moment que j'ai achevé ma lecture de A Dance with Dragons, le cinquième volume de la série A Song of Ice and Fire, plus connue en français sous le nom du "Trône de Fer". Bien que je n'ai jamais lu la série en français, je profite - petit élan populiste - de poster ma critique alors que sort chez Pygmalion le premier tiers de ce livre sous le titre Le Bûcher d'un roi, et que, dimanche, sera diffusé le premier épisode de la seconde saison de la série adaptée des livres, Game of Thrones, que les pirates du monde entier s'arracheront, j'en suis sûr.

 

Ma critique

Rassurez-vous, je vais vous évitez les spoilers, par contre ceux qui auraient un retard conséquent dans la série risquent un peu de tomber sur des infos indues, passez votre chemin.

Dans le livre précédent, A Feast for Crows (qui correspond en français aux livres 10 à 12), l'on ne suivait que quelqu'uns des personnages qu'on avait pu précédemment rencontrer : l'action délaissait le Nord et les terres étrangères pour se concentrer sur la capitale, le Trident et Dorne. Sans surprises, le premier tiers de ce cinquième opus reprend donc les personnages qui avaient été laissés pour compte, en opérant bien sûr un retour en arrière dans le temps, et on peut même y rencontrer quelques "invités-surprises" qu'on ne s'attendait pas à revoir (ce qui est un point positif). On rédoucouvrira ainsi ceux qu'on attendait depuis 1000 pages, Bran, Jon, Stannis, Dany ou encore Tyrion.

Seulement voilà, c'est la guerre à Westeros. Et l'hiver arrive. C'est toujours aussi intéressant dans l'univers des livres, mais l'enlisement devient véritablement littéraire. Les personnages se sont multipliés (désormais, la lancée du livre précédent se confirme : certains personnages n'apparaissent parfois que pour un seul chapitre, gonflant inutilement le nombre de pages), mais la situation, elle, n'évolue guère : peu d'événements marquants parsèment A Dance with Dragons, et quasiment aucun dans les lignes du Bûcher d'un Roi : ici, on a de la peine à démarrer et on comprend que, de la trilogie que Martin nous avait promis - il y a plus de dix ans - on prévoie aujourd'hui sept livres, ce qui, en français, devraient en représenter pas moins de 21 (ce qui multiplie au moins par trois, d'ailleurs, le prix d'achat de l'intégralité des livres en français, mon coup de chapeau aux éditeurs gaulois qui préfèrent les livres coupés en morceaux et les sousous dans la popopche).

Si A Dance with Dragons (plus de 1000 pages en grand format) n'est pas complètement dénué d'intérêt, il s'y passe, en plus de pages, moins de choses que dans les livres précédents (dans la lancée, toutefois, de Feast for Crows) mais surtout, dans le Bûcher d'un roi, il ne se passe rien. Les fans ne pourront que dire "et la suite ?", alors que les anglophones l'auront lue depuis bientôt un an et les autres se diront que, décidément, Game of Thrones, ce sera plus intéressant à la télé.

Comme je ne veux pas complètement donner l'impression d'une mauvaise critique, je pense que, quand on aime Martin et qu'on aime le genre, cela se laissera lire. On en apprend un peu plus sur les personnages qu'on aime, on se retrouve plongé dans un monde qui, mine de rien abonde de petits détails (trop ?) qui lui donnent une saveur unique. D'ailleurs je l'ai lu et je ne me suis pas plaint... mais l'impression d'avoir lu 1000 pages d'enlisement et de stagnation politique et - je spoile un peu - pas le moindre signe d'évolution vers un quelconque dénouement laisse un peu un goût de feu et d'acier dans la bouche (même si je pense enfin avoir définitivement compris la fin vers laquelle on essaie de tendre).

Et surtout, je pense que le pire, c'est la division incongrue des ouvrages en français : c'est une faiblesse qui ne manquera pas d'en dégoûter plus d'un : rien n'indique que le Bûcher d'un roi est une oeuvre partielle dans le bouquin (c'est presque une tromperie sur la marchandise). Et je me demande d'ailleurs d'où sort le titre... Surtout que Danse avec les dragons (première partie), ç'aurait été tellement vendeur...

 

Ma note

Bien (pour la version anglaise)

Insuffisant (pour la version française). Prenez votre mal en patience et lisez tous les tomes d'un coup, tout seul, ça n'en vaut carrément pas la peine (surtout celui-là).

 

Références

MARTIN George R R, Le Trône de Fer 13 - Le Bûcher d'un roi, Pygmalion, 2012

MARTIN Gearge R R, A Dance with Dragons, Bantham books, 2011

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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 16:41

Je vous parlais il y a peu de la Pérégrination vers l'Ouest, et j'avais mentionné que le véritable héros de cette épopée, c'était Sun Wukong - en japonais Son Gokû. Et je suis sûr que la plupart d'entre vous, lorsque j'évoque ce personnage, pensent à lui, là, dessous :

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Eh oui, il s'agit bien du héros de Dragon Ball... Et ce n'est là qu'un des nombreux avatars de ce "superhéros" de la littérature chinoise. Et tout vient de cette oeuvre. Tous les Son Gokû que vous pourrez voir viennent de là. Indirectement, même celui du navet intergactique Dragonball Evolution...

 

1) Les pouvoirs de Son Gokû

Avant de se convertir au "Juste Fruit" du bouddhisme et d'entreprendre le voyage vers l'Ouest avec le bonze "Tripitaka" Xuanzang, Son Gokû était un personnage déjà bien singulier.

Né "du ciel et de la terre" dans un oeuf de pierre, le "Beau singe-roi" devient rapidement le souverain de son espèce et part à la recherche de la "Voie" (entendre ici la quête d'immortalité propre au taoïsme) et apprend toutes sortes de pouvoirs : il peut "culbuter dans les nuages" et se rendre instantanément n'importe où dans le monde, il maîtrise les "72 transformations" et peut donc prendre l'apparence, virtuellement, de n'importe quoi. Et puis il possède le "Bâton de Bon plaisir" qui pèse des tonnes et peut prendre la taille et l'épaisseur de son choix...

Forts de ses pouvoirs, il est monté au ciel et a demandé à obtenir un poste dans le panthéon, se nomment lui-même "le Grand Saint égal au Ciel" mais, toujours regardé de haut par l'Empereur de Jade (le souverain des cieux chinois), il provoque les "graves troubles du ciel" et rien ne peut le vaincre : il est même "forgé" et "fondu" pendant des années dans le four alchimique de Lao-tseu... Il en ressortira invunérable, avec juste les yeux un peu rouges (définitivement).

Il faudra la puissance de la Loi du Bouddha, la plus puissante de tous les univers, pour le terrasser.

Dans un épisode mythique, le Bouddha le prend dans sa main et lui demande de se rendre au bout du cosmos et d'y revenir. Persuadé de réussir, il s'y rend, découvre des piliers et inscrit son nom. Il en profite pour faire un petit pipi et revient vers le Bouddha, qui se moque de lui on lui montrant qu'il n'a rien fait d'autre que de rester dans sa main, où figure sa signature et son pipi qui dégouline gentiment... Le Bouddha transforme alors sa main en montagne dans laquelle il restera cinq siècles, jusqu'à être libéré et converti pour partir dans sa Pérégrination vers l'ouest.

 

2) Sa kryptonite

Si Sun Wukong / Son Gokû a tous les pouvoirs possibles et imaginables, il a quand même quelques limites. Premièrement, lorsqu'il se convertit, la bodhisattva Guanyin (Kannon) lui place un cercle de métal sur le crâne : quand on récite la bonne formule, cela lui inflige d'épouvantables douleurs (de quoi calmer ses instants violents).

Et puis s'il est tout-puissant, ses compagnons le sont moins et le moine Xuanzang lui, ne sait globalement que pleurer et avoir de la compassion... De quoi passer 2000 pages à voir comment Son Gokû se retrouve systématiquement dépasser par un maître qui se fait toujours enlever et des compagnons d'une compétence douteuse...

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3) Les avatars du Beau singe-roi de nos jours

Le plus intéressant avec Son Gokû, c'est qu'il est avant tout un personnage populaire de la littérature chinoise et japonaise. Tout le monde le connaît, sous une forme ou sous une autre, alors que tout le monde ne se souviendra pas du nom du moine qu'il protégait.

J'ai déjà mentionné Dragonball, mais il y a également eu deux dramas japonais qui ont retracé ses aventures

En 1978 (j'ai tout vu !). Il doit même exister une version en anglais, cette série avait cartonné en Australie sous le titre (justement) Monkey.

 

 

Et en 2006... Malheureusement trop récent pour trouver des vidéos durables face à un monde médiatique japonaise en guerre ouvert contre les médias libres et gratuits. Donc une petite photo :

 

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(On remarquera que dans les versions japonaises, Tripitaka est joué par une femme).

Et puis plusieurs adaptations chinoises, qu'on peut même voir gratuitement. Ou même encore une autre que je peux même vous montrer :

 

 

Sans parler des mangas, des mangas, des mangas ou des mangas...

 

Sympa, hein ? Pour ma part, je vous laisse dans la main du Bouddha pour aller continuer ma lecture et je vous parlerai la prochaine fois des "personnages secondaires" de cette fresque de fantasy, Porcet, Sablet et le moine Tripitaka.

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 10:29

peregrination ouest 0S'il y a bien un style de roman où l'on peut dire "j'ai bientôt fini, il ne me reste plus que 800 pages à lire", c'est bien celui des grands romans chinois.

C'est donc à la fois par défi et par un lancinant et ancien désir que je me suis lancé dans la lecture de la Pérégrination vers l'ouest, que les sinisants connaîtront sous le nom de Xiyouji 西遊記 et les japonisants sous celui de Saiyûki (devrais-je aussi citer les coréanisants et Seoyugi ?).

Si ce n'est pas dans mes habitudes de parler des livres avant de les avoir fini, je ferai une exception pour ce genre d'odyssée livresque... Et puis, il y a trop de choses à dire pour que je m'arrête à une bête petite fiche de lecture.

La Pérégrination vers l'ouest, donc, à part deux volumes à la Pléiade (quand même !) qu'est-ce que c'est ?

1) C'est l'un des quatre grands romans merveilleux (et demi) de la Chine classique, avec les Trois royaumes (三國演義 Sanguo yanyi), Au bord de l'eau (水滸傳 Shuihuzhuan, jap. Suikôden) et le très fameux Rêve dans le pavillon rouge (紅樓夢 Hongloumeng, également à la Pléiade et un des favoris personnels de Mao) ainsi que (pour le demi) Fleur en fiole d'or (金瓶梅 Jin Ping Mei). Tous font à peu près la même taille, environ 2500 pages en français.

2) C'est l'histoire complètement rocambolesque et fantasy d'un personnage ayant vraiment existé, le moine, explorateur et traducteur de soutras Xuanzang (玄奘三蔵法師 602-664), parti pour l'Ouest (l'Inde) en quête des soutras, sur ordre impérial. Il a écrit une biographie sur son voyage et son long séjour en Inde, qui porte presque le même titre, le Xiyiji (西域記), et est l'auteur de la plupart des traduction en chinois des soutras utilisées de nos jours dans les courants du grand véhicule bouddhique.

3) Mais pas vraiment non plus... C'est surtout l'histoire du beau singe-roi, le grand Saint égal au Ciel, Sun Wukong (孫悟空 Son Gokû ou Singet Conscient-de-la-vacuité), singe immortel aux immenses pouvoirs qui, après avoir atteint l'immortalité et provoqué de graves troubles dans le cieux est condamné à croupir sous une montagne pendant 5 siècles par le Bouddha lui-même, la seule puissance capable de le vaincre, et, converti au Juste Fruit du bouddhisme, il deviendra le compagnon, le gardien et le protecteur du bonze Xuanzang au cours de ses voyages et face aux nombreux démons qui se mettront sur leur chemin.

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4) C'est long et je ne tiendrai pas en un seul article, alors je vous proposerai de m'accompagner dans ma lecture pour découvrir cette oeuvre qui a marqué profondément tout l'imaginaire merveilleux sino-coréano-japonais (du monde chinois, quoi).

Bienôt, donc, je vous parlerai du personnage de Singet, le héros-divinité de cette fresque titanesque, et de ses moult avatars contemporains.

 

Références

WU Cheng'En, la Pérégrination vers l'Ouest, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1991, deux volumes. Traduction d'André Lévy.

Pour les curieux avec un agenda chargé, il existe une version traduite de l'anglais, raccourcie et abrégée (30 chapitres raccourcis au lieu de 100) :

WOU Tch'eng En, le Singe pèlerin ou le pèlerinage en Occident, Petite bibliothèque Payot, 2003

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